Dans les années 70, Albert Bandura, psychologue identifie le Sentiment D’efficacité Personnelle comme étant « la croyance de l’individu en sa capacité d’organiser et d’exécuter la ligne de conduite requise pour produire des résultats souhaités ». En clair, il s’agit de la croyance d’un individu en sa capacité à réaliser une activité, une tache avec succès.  On se sent efficace quand on a le sentiment de pouvoir exercer un contrôle sur les choses qui nous arrive, notamment par le biais de ressources cognitives mobilisables (mémorisation, attention, raisonnement logique …) ou encore la mise en place d’un plan d’action (fixer des objectifs et se réguler pour les atteindre). Le SEP n’est pas une atteinte de résultat ; On peut se sentir capable de grandes réalisations sans pour autant avoir les compétences et aptitudes suffisantes pour qu’elles soient effectives.

Plus le SEP est élevé, plus on se sent capable de réaliser une tache.

Plus le SEP est faible, moins on se sent capable de réaliser une tache.

Le SEP qu’on a vis-à-vis d’une activité ou d’une tache permet de prédire en partie les performances d’une personne. Ceci indépendamment de ses compétences réelles. Si on a des compétences importantes dans un domaine et qu’on a un SEP faible, on réussira moins bien que si on a un SEP élevé (et même si on est eu compétent dans le domaine en question).

Le SEP est indépendant et spécifique, il se distingue d’autres dimensions psychologiques proches tels que :

  • La motivation : Le SEP contribue à la motivation car il favorise (quand il est élevé) la capacité à élaborer des plans d’action, à se fixer des objectifs et à fournir des efforts pour les atteindre.
  • L’estime de soi : est un jugement de valeur global sur soi-même, tandis que le SEP est un jugement sur une capacité. On peut se sentir incapable d’effectuer une présentation sur power point sans pour autant que cela ait un impact sur l’estime qu’on se porte.

Accroitre son sentiment d’efficacité personnelle

Lorsqu’on a un SEP élevé, on influe sur notre épanouissement personnel et professionnel. Notamment en travaillant sur des leviers d’action bien identifiés. On parle entre autres de :

  • Performance

Si on suit le raisonnement, plus on cumule d’expériences de réussite, plus on se sent efficace. Petites victoires enchainées, des ciblées qui permettent d’atteindre un objectif plus important, voilà comment au fil de l’eau on arrive à construire et consolider un SEP élevé via la performance.

  • Expérience vicariante

« Les individus acquièrent également une information d’efficacité personnelle à travers l’observation d’autrui. Le fait d’observer un acteur vivre une situation jugée préalablement conflictuelle peut influencer la propre croyance de l’observateur en ses capacités de réussir…un sujet peut améliorer son état mental en observant un modèle qui s’engage avec succès dans des situations qu’il redoute et émettre des conduites de plus en plus adaptées en observant d’autres sujets qui surmontent des difficultés notables »  Insipré des travaux de Bandura, années 70

Observer une personne qui réalise la tache convoiter pour s’en inspirer permet aussi de développer son SEP. Voir quelqu’un d’autre réussir ce qui représente un défi pour nous a tendance à nous stimuler. Ben entendu pour qu’il y ait un effet sur notre SEP il est nécessaire que la personne observée nous ressemble un minimum. Pas la peine de regarder tous les shows de Beyoncé pour espérer performer comme elle si on n’est pas familier du monde du spectacle ou à minima chanteur professionnel.

  • Persuasion sociale

On fait ici allusion aux commentaires sur nos réussites, commentaires émis par des personnes inspirantes ou importantes à nos yeux, que l’on considère comme experts, mentors ou plus compétents que nous dans le domaine sur lequel nous avons posé une action. Ces retours sont en général spécifiques, pertinents et argumentés. Ces personnes ne cherchent pas à être ‘gentils’ , elles sont factuelles et c’est ce qui impacte le plus notre SEP.