J’ai le souci du détail, je persévère, je suis opiniâtre, je passe le temps qu’il faut sur un dossier, un projeton dit de moi que je suis perfectionniste… Bien, mais ce n’est pas toujours un compliment (surtout dans le cadre professionnel)

Pendant longtemps, j’ai moi-même cru que c’était un atout pour une entreprise, une réponse à la fameuse question des défauts et qualité en entretien de recrutement. Seulement, comme aime à le dire ma nièce, « les mots ont un sens »… Selon les dictionnaires, le perfectionniste se défini comme une (Personne) qui cherche la perfection dans ce qu’elle fait, qui fignole (à l’excès) son travail. Le perfectionniste au travail est en général obsédé par la performance et le travail bien fait.

En effet ce n’est pas très flatteur, ni même engageant pour une entreprise, surtout quand on se dit « time is money ». Essayons d’aller plus loin dans l’exploration du perfectionniste dans son cadre professionnel.

Être perfectionniste au travail peut s’avérer être épineux. Certaines études présentent le fait que les perfectionnistes ne semblent pas plus performants au travail que ce qu’ils laissent paraitre. Une motivation sans faille, un haut degré exigence, la volonté de rendre un travail sans accros, ces points à priori des atouts peuvent se retourner contre la personne qui en abuse. Sans le bon dosage, on perd du temps, les oublis s’accumulent, et on rend un travail bâclé ou à défaut loin de nos espérances. Il parait qu’il y a deux types de perfectionnistes :

  • Ceux qui veulent à tout prix éviter les horaires
  • Ceux qui visent l’excellence à tout prix

L’un ou l’autre des profils ne prend que peu en compte les contraintes environnementales de travail, les délais des autres collaborateurs. Ce qui est tout de même problématique quand on travaille en groupe ou que le succès d’un projet dépend du travail effectué en amont par un ‘perfectionniste’.  

À leur décharge, les personnes de type perfectionniste sont des bosseurs, investis dans leurs activités, avec un gout assuré pour les challenges et le dépassement de soi/de leurs limites.

Le Perfectionniste : l’éternel insatisfait

Partisan du « j’aurais pu mieux faire », le perfectionniste semble incapable de complétement se réjouir d’une tâche accomplie avec succès. Le perfectionniste ne s’engage sur une action que s’il est certain qu’elle va fonctionner. Il recommencera encore et encore, jusqu’à un état satisfaisant, peu importe le temps que ça lui prendra.

Chef incontesté de l’autocritique, il (s’) impose un environnement difficile à vivre dans son environnement de travail.

Dans le monde du travail, ce trait de caractère chez un décideur ou un manager est complètement risqué. Ça peut paraitre dans un premier temps un atout mais c’est clairement un comportement contreproductif et à risques (trop de contrôle, peu de marge de manœuvre pour ses équipes, impose ses exigences personnelles aux équipes…). C’est autant le cas pour les décideurs que pour les structures organisationnelles qui fonctionnent sur ce mode. Celles où on ne fête jamais ensemble un succès, ou encore celles où on défait systématiquement le travail des collaborateurs car ancré dans les méthodes de travail du passé.

« La perfection n’est pas de ce monde »

Ce n’est pas évident de se rendre compte de son état. Quand bien même c’est le cas, on a du mal à trouver les astuces et billes qui nous permettrons d’en sortir. A la vie comme au travail.

Dans tous les cas, en avoir conscience est la première étape à franchir. On peut aussi travailler à développer de nouveaux atouts qui viendront neutraliser le coté perfectionniste :

  • Apprendre à déléguer
  • Valoriser chaque succès ou victoires (même les plus petites)
  • S’interroger sur la pertinence des actions à mener
  • S’assurer du temps à passer sur chaque activité
  • Accepter de faire des erreurs …

Grandes caractéristiques des profils perfectionnistes :   

CARACTÉRISTIQUES AVANTAGES INCONVENIENTS
Forte culture du résultat Déterminé. Il fait tout pour atteindre ses objectifs. Manque de transparence envers ses collaborateurs. Peu disponible pour son équipe
Drivé par l’action Met du cœur à l’ouvrage pour réaliser ses tâches, et souvent mieux que les autres Il a énormément de mal à déléguer 
Motivé Prend son travail très au sérieux Il a tendance à perdre le sens des priorités
Compétiteur Développer ce côté compétiteur permet de progresser Il se compare beaucoup. Ce qui peut générer un sentiment de frustration, ou donner une fausse impression de sa propre valeur.
Passionné Il se tient « à jour » dans son domaine. Mettant son affect au service du travail. Comme dit l’adage « plus on monte haut, plus la chute est rude ». En ce sens, il est « fragilisé ».

Alors, perfectionniste ou pas ?