À l’instar du burn-out, le workaholisme est un mal qui mine bon nombre d’actifs. Il s’agit pour une personne d’avoir une relation pathologique à son travail. On a tous dans notre entourage un ami, une connaissance qui en ce moment décroche difficilement de son travail. Il y passe plus de 8 heures par jours, ramène du travail à la maison, est toujours sous l’eau… Sa relation au travail est caractérisée par une sorte de compulsion à consacrer de plus de temps et d’énergie à son métier, au détriment de ses autres sphères de vie. Et ceci malgré ses alertes de santé, celles de famille ou encore le déclin de ses relations sociales. On parle donc d’une sorte de dépendance au travail qui se trouve valorisée par l’extérieur. On a tendance à admirer ceux qui sont autant dévoués à leur travail, sans pour autant y voir de suite le danger.

Bosseur VS Workaholic

Le bosseur peut abattre du travail pendant des heures et des heures, sur une période intensive et ponctuelle. Il poursuit un objectif et avec des délais clairement définis. Une fois cette tâche accomplie, il arrive à décrocher et se garder du temps pour lui/sa famille.

Le workaholic vit pour son travail. Rien n’est plus important que son travail dans sa vie (manger et dormir deviennent rapidement des options voire des obligations). Il n’accepte pas aisément ses faiblesses, critiques ou échecs, il veut performer au plus haut niveau. Sans des objectifs très élevés, une charge de travail importante, il a tendance à se sentir anxieux ou encore démuni.

Très clairement, le workaholic est en contant état de stress, ce qui à la longue entraîne une dégradation de sa santé (maux de tête chroniques, fatigue, insomnie, douleurs musculaires…). Cette fragilité rend la personne irritable, impulsive, hypersensible, avec la possibilité d’être sujet à une détresse psychologique et de fortes chances de se retrouver en burn-out. Comme pour le burn-out d’ailleurs, l’entourage subit aussi cette période de mal être. Se sentant ignoré, impuissant devant un proche que l’on voit s’éloigner et se dégrader au fil du temps.

Avec des postes à responsabilités, les workaholic ont un profil de managers borderline. Ils ont tendance à s’attribuer tout le mérite du travail du groupe, on arrive rarement à les satisfaire, peu sont à la hauteur du job selon eux. Peu collaboratifs voire agressifs avec leurs collaborateurs, ils les épuisent et minent le moral de l’ensemble de l’équipe. Le workaholic ne prend pas en compte la fatigue qu’il cumule au fil du temps et ne s’arrête que lorsque son état de santé l’y contraint. Ce qui a pour conséquence de mener le workaholic à prendre des décisions inadéquates pour sa boite (affecter son jugement) et par ricochet d’éloigner la boite de ses objectifs globaux.

Les workaholics ont un grand besoin de contrôle, sont perfectionnistes et quelque peu narcissiques.

Comment peuvent-ils atténuer ces traits ?

  • Séparer le travail de ses autres sphères de vie le plus possible. Intéressez vous à ceux qui vous entourent
  • Faites du sport. Non pas pour performer mais pour faire bouger les muscles (30/45mn de marche, natation, course à pied…)
  • Réservez une journée dédiée à la détente, la famille et vos amis. Une journée entière où vous ne parlerez pas de travail.   
  • Organisez vos journées de travail de manière à avoir un début et une fin. Listez vos priorités par jour et concentrez vous sur une tache à la fois. L’idée ici est de mieux gérer son temps, d’être plus efficace au travail.

Vous avec un workaholic dans votre entourage, n’hésitez pas à en parler avec lui, même si ce sera certainement un moment douloureux pour l’ensemble des parties. C’est une forme de dépendance qui est aussi dangereuse que le jeu ou la drogue (peut-être même plus tant elle est sournoise). N’hésitez pas à consulter un professionnel si cela vous semble nécessaire ou si vous souhaitez vous ôter un doute. Prévenir vaut mieux que guérir !